
chronologie et typologie
des
détendeurs MISTRAL
commercialisé de 1955 à 1976
Le commandant COUSTEAU va étrenner son scaphandre autonome CG45 à la fin des années 40 et début 50 de manière intensive (campagne du Grand Congloué et en Mer Rouge pour ne citer que celles-ci). Il va se rendre compte rapidement qu’il a besoin pour ses expéditions futures à travers le monde d’un détendeur plus robuste et plus simple d’entretien.
Il demande alors à ses ingénieurs de LA SPIROTECHNIQUE de refonder la conception du CG45. C’est dans cet esprit que nait l’idée d’abandonner la détente à double étage pour celle d’un simple étage…
Chronologie des plaques constructeur des détendeurs MISTRAL.
Il existe 4 types de plaques avec 3 adresses différentes de La Spirotechnique (Photo 1). Il m'aura fallu 2 bonnes années pour réaliser une chronologie la plus précise possible, voici ci-dessous le travail de mes recherches.




Photo 1
Les MISTRAL COGNACQ-JAY
En 1955 le détendeur MISTRAL sort des ateliers situés "Cours la Reine, à BOULOGNE-BILLANCOURT" en remplacement du détendeur CG-45 qu'il va côtoyer durant cette année.
C'est la même adresse que celle des plaques des CG45, elle est relativement rare ce qui rend cette version de MISTRAL relativement recherchée par les collectionneurs. Ce détendeur à été produit aux environs de 2500 exemplaires (certitude jusqu'au N° 2526, voir la photo 2).
D’origine, le boitier de ce détendeur se ferme avec des agrafes, car le jonc (ou collier) n’est sorti qu’en 1957. On rencontre de nos jours des « COGNACQ JAY » avec jonc car par la suite les agrafes ont été abandonnées, moins pratique pour l’entretien du détendeur, sans oublié le fait qu’elles se cassent souvent au démontage.
À noter deux autres points plus technique sur cette première génération de MISTRAL : le siège HP qui est usiné dans le corps HP et le trou de l'ergot dans la gamelle arrière qui empêche le corps HP de pivoter sur son axe est absent sur les premiers modèles puis positionné en haut par rapport à la tuyère d'inspiration (Photo 3), contrairement aux versions futures orientées vers le bas.
Il existe une petite série éditée avec une lettre A à la fin du numéro de série, probablement militaire ou professionnelle car les MISTRAL sont montés avec un embout pro (D 10 P). J'en ai trouvé 3 exemplaires actuellement. Cette série est incluse avec certitude entre les numéros 1369A (Photo 4) à 1419A (Photo 5). On peut supposer qu'une centaine d'unités a été produite.
Entre 1955 et 1960 le détendeur MISTRAL sera donc commercialisé en 2 modèles différents:
-Une version standard avec un embout fixe, dénommé embout D 10 (Photo 5)
-Une version Pro avec embout démontable, dénommé embout D 10 P, pour adapter le vêtement à volume constant "PHOQUE" (Photo 6)

Photo 2

Photo 3

Photo 5

Photo 4

Photo 6
Les MISTRAL à l'adresse 27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS
Les Mistral portant l'adresse 27 Rue Trébois Levallois (Seine) seront commercialisés de 1956 à 1967 et vont du numéro de série 2779 (Photo 7) à 26439 (Photo 15) avec certitude. Cette adresse se décline en 4 variantes de détendeur Mistral dont vous trouverez les détails ci-dessous, la variante de 1956, celle de 1957, celle de 1961et celle de 1962. Cette dernière marque la fin de l'évolution du détendeur et abouti à l'avènement du Royal Mistral en 1963.
Les MISTRAL 56
En 1956 LA SPIROTECHNIQUE emménage dans de vastes locaux à LEVALLOIS.
Sur la plaque constructeur une nouvelle adresse voit le jour :
"27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS (seine) ». C’est le "MISTRAL 56". Ce MISTRAL est identique au "COGNACQ JAY", seul l'adresse de la plaque est différente. Les caractères de la plaque sont en lettres fines de même épaisseur, le boitier se ferme avec des agrafes et le siège HP est usiné dans le corps.Le plus petit numéro de série que je connaisse à ce jour de MISTRAL 56 est le N°2757 (Photo 7) et plus gros numéro le N° 3789 (Photo 8). Ce qui signifie que cette variante est probablement la plus rare...mais pas forcément la plus recherchée, du moins pour l'instant.
A partir de cette année là le CG45 ne subsiste plus qu'en version narghilé.
En 1957 le MISTRAL évolue comme cité précédemment, avec la sorti du jonc en remplacement des agrafes, qui permet une manutention plus facile du détendeur. Mais aussi, et de manière plus discrète un nouveau corps HP avec siège HP amovible et le trou de l’ergot orienté vers le bas sur la gamelle arrière. On différencie aussi cette nouvelle série de MISTRAL par leur plaque : le "LA SPIROTECHNIQUE" apparait dorénavant en caractères épais par rapport à l'adresse commerciale (Photo 9). Le plus petit numéro de série que je connaisse à ce jour est le N°4408 (Photo 10)... probablement un MISTRAL produit au tout début de l'année 1957.
Le CG45 à définitivement disparu du catalogue de LA SPIROTECHNIQUE.

Photo 7

Photo 8

Photo 9

Photo 10
Les MISTRAL 61 ou SUPER MISTRAL
En 1961 apparait la version avec tuyaux à spires jointives et embout AQUA-STOP première génération (Photo 11 et 12) : c’est le fameux MISTRAL 61, appelé aussi Super Mistral et portant la référence au catalogue Spirotechnique modèle à embout D10E. Ce nouvel embout est un échec, il est inconfortable et équipé d'une membrane phonique...qui ne marche pas!
Il évoluera dès l'année suivante dans sa seconde version définitive (Photo 13), avec l’embout décalé de l’axe pour créer une mentonnière confortable et la membrane phonique sera abandonnée. C'est ce que l'on appelle la version MISTRAL 62.
À noter que la Spirotechnique changera sous garantie le remplacement de l'embout première génération en 1962 (Photo 14), rendant rare le MISTRAL 61 avec son embout original... J'ai retrouvé à ce jour le numéro 10233 (Photo 11) et 14430 avec un embout aqua stop première génération.
Il existera donc à partir de 1961 dans le catalogue de la spirotechnique 3 modèles de MISTRAL proposés à la vente:
-Le modèle avec un embout fixe (appelé aussi Mistral standard) ou Mistral D10.
-Le modèle avec un embout démontable (appelé aussi Mistral Pro), ou Mistral D10P, pour adapter le vêtement à volume constant "PHOQUE".
-Le modèle avec un embout Aqua-stop (appelé aussi Super Mistral) ou Mistral D10E.
Ces 3 modèles avec la plaque 27 Rue Trébois Levallois (Seine) seront commercialisés jusqu'en 1967 et le plus gros numéro de série connu à ce jour est le 26439 (Photo 15)

Photo 11

Photo 12

Photo 13

Photo 14

Photo 15
Les MISTRAL 92
En 1964, le 10 Juillet exactement, une loi est promulguée pour la réorganisation de la région parisienne est une modification de l'administration territoriale du district de la région parisienne.
Ce décret rentrera en vigueur le 1er janvier 1968. Le département Seine, nommé ainsi depuis 1795, sera remplacé par ceux de Paris, des Hauts-de-Seine, de la Seine-Saint-Denis, et du Val-de-Marne) et de Seine-et-Oise (remplacé par ceux de l'Essonne, des Yvelines, et du Val-d'Oise). La Seine-et-Marne ne fut pas concernée par ce redécoupage.
Ainsi le (seine) est remplacé par le nombre 92 à partir de 1968. Il apparaitra dorénavant sur les adresse "27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS 92". Le label de ce MISTRAL (Photo 16) est rare en bel état car sa peinture est de mauvaise qualité et la plaque a de plus tendance à s’oxyder rapidement en milieu marin. Ce détendeur va du numéro de série 26878 (Photo 17) au 32948 (Photo 18) avec certitude. Cette adresse ne sera commercialisée que 3 ans de 1968 à 1970.

Photo 16

Photo 17

Photo 18
Les MISTRAL MARIUS AUFAN
Au début de l’année 1970 la SPIROTECHNIQUE abandonne ses locaux vétustes de la rue TRÉBOIS à LEVALLOIS pour déménager dans un immeuble neuf dans la même commune, où tous les services administratifs, ainsi que bureaux d'études et ateliers seront regroupés. Officiellement, l'abandon du 27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS ce fera au 1er Mars 1971 pour les revendeurs (Photo 19).
Une nouvelle adresse voit donc le jour, il s’agit du « 114 RUE MARIUS AUFAN 92 »
Elle sera aussi la dernière car en 1976, la SPIROTECHNIQUE abandonne la fabrication du MISTRAL (ainsi que sa branche professionnelle) et déménage à Carros, aux abords de Nice, déménagement qui se terminera en Octobre 1977. Cette adresse va du numéro de série 33342 à 39488 (Photo 20) avec certitude.

Photo 19

Photo 20
Cas particuliers de détendeurs MISTRAL

Cette version de détendeur MISTRAL est très rare et nous devons cette photo à Philippe ROUSSEAU. Il s'agit d'une série à "édition limitée" faite par la Spiro suite à une commande de la FFESSM qui souhaitait offrir ce détendeur à ses majors de promotion de moniteur nationaux. Même si j'ignore sur quelle période ce cadeau était offert on peut supposer qu'il doit en avoir pas beaucoup... et jalousement conservé par leurs propriétaires...
Les détendeurs MISTRAL militaire
(Marine Nationale Française)






D'après les informations que j'ai pu trouvé à ce jour l'armée et la marine Française ont utilisé plusieurs versions de détendeurs MISTRAL dont
- des versions standard sans aucune modification
- une version "militarisée" avec embout GODEL, peinte en noir et dont la plaque d'identification était retirée
- une version "déminage" avec sortie au dessus du plongeur via un snorkel maintenu par un flotteur dont la gamelle était insonorisée par calfeutrage
Les détendeurs MISTRAL militaire (Marine Allemande)


Version Militaire Allemande du détendeur Mistral.
Ce détendeur était probablement destiné à l'entrainement. Il dispose d'une connection DIN avec une sortie HP permettant de connecter un manomètre. Merci à Pascal Guyaux pour ces 2 photos.






Scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN en caisse.
Description du fonctionnement du MISTRAL
Ce détendeur permet à l'aide d'un injecteur, d'offrir aisément et régulièrement de l'air en quantité suffisante, détendu automatiquement au niveau des poumons du plongeur.
Sa position dorsale assure un confort respiratoire maximum, la membrane se trouvant à la hauteur des bronches.
Il se compose d'un seul étage de détente qui transforme la haute pression. L'asservissement du débit sous une très faible pression, fourni à la demande, de l'air à la pression ambiante régnante à n'importe quelle profondeur.
Sa facilité d'utilisation élimine efficacement le risque d'essoufflement.
Sa conception ne peut provoquer un manque d'air, son circuit ouvert à l'expiration, conduit les bulles hors du champs de vision.

Schéma de principe du Mistral