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Un peu d'histoire sur...
Le scaphandre autonome
ou
The Self Contained Underwater Breathing Apparatus (SCUBA)

Les détendeurs de la marque LA SPIROTECHNIQUE, sont l'emblème du scaphandre autonome et de la plongée sous-marine moderne.
Cependant, il est essentiel de rappeler que l'histoire de la plongée ne se résume pas à l'invention du Commandant Jacques-Yves Cousteau et de l'ingénieur Emile Gagnan en 1943.
En réalité, la découverte du milieu marin remonte à l'Antiquité, et c'est au XIXe siècle que la grande révolution a eu lieu avec l'invention du détendeur.
 

 

Le premier détendeur est inventé en 1838 par Manuel Théodore Guillaumet, mais il nécessite une pompe en surface et ne permet pas une réelle autonomie.

 

L’histoire du scaphandre autonome débute véritablement en 1860, lorsque Benoît Rouquayrol dépose un brevet pour un régulateur destiné au sauvetage en milieu minier. En 1862, il améliore son invention avec l’isoleur Rouquayrol, un masque sans casque lourd. En 1864, associé à Auguste Denayrouze, il crée l’appareil Rouquayrol-Denayrouze, un des premiers scaphandres autonomes, fonctionnant avec une pompe ou une réserve d’air comprimé.

 

En 1865, ils ajoutent un habit en toile caoutchoutée et un masque facial en cuivre, surnommé « groin », qui sera remplacé en 1866 par un casque traditionnel. Plusieurs brevets suivent, incluant un sifflet avertisseur (1865) et un filtre métallique pour protéger le mécanisme (1866).

 

Entre 1872 et 1889, Auguste et Louis Denayrouze développent d’autres innovations, comme le casque Denayrouze à trois boulons (1873), un téléphone sous-marin (1874) et un casque à crochet (1889), qui ne rencontrera pas de succès.

 

Le scaphandre Rouquayrol-Denayrouze inspirera Jules Verne pour 20 000 lieues sous les mers et influencera durablement l’histoire de la plongée sous-marine.

scaphandre Rouquayrol-Denayrouze
scaphandre Rouquayrol-Denayrouze

Le mot scaphandre a été inventé en 1775 par l'Abbé de la Chapelle pour dénommer son invention, une sorte de gilet de sauvetage en liège  permettant à des soldats de flotter et de traverser les cours d'eau.

 Scaphandre vient du grec skaphe (barque) et andros (homme), et signifie donc l'homme bateau.De nos jours le mot scaphandre ne se réfère plus du tout à l'invention de l'Abbé de la Chapelle mais il est resté dans l'usage de la langue française pour se référer à un ensemble de combinaisons ou de dispositifs permettant à une personne d'évoluer en sécurité dans un milieu qui lui est hostile (exemple: scaphandre pieds lourds, scaphandre autonome ou scaphandre spatial).

Dessin du scaphandre de l'Abbé de la Chapelle.

Le plongeur équipé d’un scaphandre autonome manquait encore d’un moyen efficace pour se déplacer librement en pleine eau. C’est Louis Marie de Corlieu, un militaire français, qui inventa la palme de plongée moderne.

 

Son premier prototype, conçu en 1914, fut présenté lors d’une démonstration devant plusieurs officiers, dont Yves Le Prieur, futur inventeur et perfectionneur de scaphandres autonomes dans les années 1920 et 1930.

 

En 1939, De Corlieu lança enfin la production en série de ses palmes, après les avoir fabriquées artisanalement dans son appartement parisien. La même année, l’Américain Owen P. Churchill acquit une licence pour les produire aux États-Unis. Rapidement adoptées par l’US Navy, elles furent notamment utilisées par ses nageurs de combat lors du débarquement de Normandie en 1944.

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En 1925, lors d’une démonstration au Grand Palais, Yves Le Prieur assiste à la présentation d’un appareil de respiration subaquatique conçu par Maurice Fernez, fonctionnant grâce à une pompe d’air en surface. Le Prieur lui propose alors une amélioration majeure : remplacer cette pompe et le tube respiratoire par une bouteille d’air comprimé, celle utilisée par Michelin dans ses kits de réparation de crevaison. Ce changement offrirait au plongeur une véritable autonomie sous l’eau.

 

Fernez accepte, et en 1926, ils déposent ensemble le brevet du scaphandre Fernez-Le Prieur. Celui-ci combine les innovations de Fernez (un pince-nez, des lunettes spécifiques appelées « lunettes Fernez » et une soupape de non-retour pour l’expiration) avec l’invention de Le Prieur : un détendeur manuel (ou manodétendeur) relié à la bouteille d’air comprimé.

 

En 1931, Le Prieur apporte une amélioration supplémentaire en remplaçant les lunettes et le pince-nez par un masque à hublot, offrant une meilleure sécurité. Ce scaphandre, à valves manuelles, permettait d’alimenter jusqu’à deux plongeurs et délivrait l’air à pression constante, en fonction des vannes actionnées manuellement.

 

scaphandre Le Prieur de 1926
Scaphandre LE PRIEUR de 1931

En 1935, Georges Commeinhes dépose un brevet pour un appareil respiratoire destiné aux pompiers, combinant le détendeur Rouquayrol-Denayrouze et la bouteille d’air comprimé de Le Prieur.

 

En 1937, il développe une version amphibie de son appareil, qui sera officiellement agréée par la Marine nationale.

 

Ce n’est qu’en 1942 qu’il dépose le brevet du GC 42, un scaphandre autonome conçu pour la respiration en milieu liquide sous pression. Ce modèle innovant est doté d’un carénage, de deux bouteilles de 4 ou 5 litres, d’un détendeur à membrane, d’un manomètre de pression et d’une alarme sonore.

 

Avec cet équipement révolutionnaire, Georges Commeinhes réalise, le 30 juillet 1943, une plongée à 53 mètres de profondeur au large de Marseille.

scaphandre Commeinhes de 1942

En 1940, pendant l’occupation allemande à Paris, Émile Gagnan adapte le régulateur Rouquayrol-Denayrouze pour l’alimentation des moteurs de voitures fonctionnant au gaz en raison de la pénurie de carburant.

Il dépose alors un brevet pour son propre détendeur, une version miniaturisée du modèle de Rouquayrol et Denayrouze, fabriquée en bakélite.

 

À cette époque son employeur, Henri Melchior, ancien amiral de la Marine nationale et directeur de la société Air Liquide, découvre son invention.

Or, sa fille Simone Melchior est l’épouse de Jacques-Yves Cousteau, un enseigne de vaisseau cherchant à améliorer l’appareil de plongée autonome du commandant Yves Le Prieur, depuis sa rencontre avec le capitaine de corvette Philippe Tailliez.

 

Informé par Melchior, Cousteau rencontre Gagnan à Paris en décembre 1942.

Quelques mois plus tard, il teste un premier prototype équipé d’un seul tuyau annelé dans la Marne le 22 juin 1943 à Champigny sur Marne derrière un des établissements de l'Air Liquide. 

Cependant, il constate que l’inspiration est difficile tête en bas, tandis que l’air fuse tête en haut, obligeant le plongeur à rester en position horizontale pour respirer correctement.

À la suite de ces observations, Cousteau suggère d’ajouter un second tuyau annelé pour ramener l’expiration contre la membrane et équilibrer la pression.

La modification fut faite sans délai et le prototype pris la route de Toulon  où la caisse arriva en gare le 28 juin.

Il servira le 4 juillet à faire ce célèbre essai à la plage du Barry à Bandol avec Frédéric Dumas, Jacques-Yves et Simone Cousteau (sans Philippe Tailliez qui le testera plus tard).

 

Les futurs “Mousquemers” étaient nés.

Voiture équipée du sytème gazogène Air Liquide.
Essai du scaphandre dans la Marne en 1942
scaphandre air liquide - Cousteau1943

En 1944, Georges Commeinhes trouve la mort lors de la libération de Strasbourg, et son détendeur tombe dans l’oubli, éclipsé par l’invention de Cousteau et Gagnan.

 

Ces derniers déposent en 1943 le brevet de leur invention sous les noms de « Scaphandre Cousteau-Gagnan ». Cousteau ayant insisté auprès de l'Air Liquide pour que le nom d'Émile Gagnan figure sur le brevet.

 

La commercialisation débute officiellement le 26 mai 1946, avec la création de la “SARL LA SPIROTECHNIQUE”, filiale d’Air Liquide. Face au succès du CG45, la société évolue en “SA LA SPIROTECHNIQUE” en 1950.

commandant Jacques-Yves COUSTEAU et Émile GAGNAN

Pour le plaisir, L'heureux propriétaire étant Aqualung ...

Le graal de tous les collectionneurs, le prototype du CG 45 en 6 photos. Elles m'ont été transmises par Jacques Chabbert, qui les tiens de Manuel Cabrère d'Aqualung.

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