

chronologie et typologie
des
détendeurs COUSTEAU-GAGNAN
appelés communément CG45
commercialisés de 1946 à 1956
Le CG45 : ou le détendeur qui n'avait pas de nom.
Le 8 juillet 1943, soit seulement quatre jours après la première plongée historique à Bandol, le commandant Jacques-Yves Cousteau et l’ingénieur Émile Gagnan déposent le brevet du scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN.
Ce dispositif innovant se compose d’une réserve d’air comprimé portable (généralement constituée d’une, deux ou trois bouteilles en aluminium de 5 litres chacune) et d’un détendeur à la demande, élément central du système. Ce détendeur permet de fournir automatiquement de l’air en quantité suffisante, détendu à la pression des poumons du plongeur.
Positionné dans le dos, il assure un confort respiratoire optimal, la membrane étant située au niveau des bronches. Il fonctionne en deux étapes :
• Le premier étage de détente réduit la haute pression à une pression intermédiaire d’environ 7 bars.
• Le second étage de détente délivre l’air à la pression ambiante, quelle que soit la profondeur.
Sa facilité d’utilisation réduit considérablement le risque d’essoufflement. De plus, son circuit ouvert à l’expiration évacue les bulles hors du champ de vision, garantissant une meilleure visibilité sous l’eau.
En 1943, les premiers prototypes du détendeur arboraient une forme rectangulaire. Toutefois, Émile Gagnan réalisa rapidement qu’un boîtier rond améliorait les performances en répartissant mieux la pression hydrostatique sur la membrane. C’est ainsi qu’en 1945, la version définitive, destinée à la commercialisation, adopta une forme dite de “boîte à camembert”.
Pour lancer sa production, Air Liquide créa une filiale, la SARL LA SPIROTECHNIQUE, fondée le 26 mai 1946. Les premières unités furent mises sur le marché dès juillet 1946.
À leurs débuts, les détendeurs du scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN ne portaient pas de plaque constructeur. Le numéro de série était poinçonné soit sur la casserole avant (pour les tout premiers modèles), soit sur le corps haute pression, et ce, au moins jusqu’à la fin de l’année 1946.
Ce n’est qu’en 1947 que la première plaque constructeur fit son apparition. Elle ne portait aucun nom, seulement l’inscription suivante :
SCAPHANDRE AUTONOME
COUSTEAU-GAGNAN
breveté S.G.D.G
LA SPIROTECHNIQUE
S.A.R.L
Siège social 6 Rue Cognacq Jay, Paris VII
N° 001
Ce n’est qu’à partir de 1955, avec l’arrivée du MISTRAL, que le détendeur sera véritablement considéré comme un élément distinct du reste du scaphandre autonome. Les premiers collectionneurs le baptiseront CG45 (abréviation de COUSTEAU-GAGNAN 1945), un nom qui perdurera jusqu’à aujourd’hui, bien que les anciens continuent de l’appeler le détendeur COUSTEAU-GAGNAN.
Commercialisé de 1946 à 1956, ce détendeur sera uniquement produit en version narguilé durant ses deux dernières années (1955 et 1956), le MISTRALl ne pouvant pas être modifié pour cet usage.
Il s’agit en effet du seul détendeur à double tuyau de la marque convertible en narguilé et inversement. La transformation est relativement simple : il suffit de retirer le mécanisme du premier étage, de condamner l’orifice correspondant avec un bouchon spécifique du côté de la membrane, puis de remplacer l’étrier par un raccord basse pression permettant de connecter le tuyau du narguilé.
La typologie et la chronologie des CG45
J’ai classé les CG45 en deux grandes catégories principales :
1. Le CG45 à gamelle archaïque (1946–1949) : Le plus rare des modèles. Il se décline en trois versions, reflétant l’évolution du détendeur entre 1946 et 1949 :
• Les modèles sans plaque constructeur
• Les modèles avec une grande plaque SARL
• Les modèles avec une petite plaque SARL
2. Le CG45 à gamelle standard et PRO (1950–1956) : Le plus répandu. Il apparaît dès 1950 avec la version PRO, conçue pour être utilisée avec le nouveau vêtement PHOQUE. À partir de 1951, il se généralise sur tous les modèles, accompagné d’une version standard lors du passage de LA SPIROTECHNIQUE en SA.
LES CG45 À GAMELLE ARCHAÏQUE
Les CG45 à gamelle archaïque se distinguent par leurs tubulures fines de 22 mm de diamètre, et plus particulièrement par celle d’expiration, qui présente un coude à 35°.
L’explication est simple : sur les premiers scaphandres, le détendeur était fixé derrière la bouteille. Ce coude permettait ainsi de ramener le tuyau annelé d'expiration vers l’avant sans le cintrer. Cependant, cette configuration présentait plusieurs inconvénients : elle exposait le détendeur aux chocs en cas de chute et, en plongée, les tuyaux annelés risquaient d’être endommagés par les roches ou les tôles coupantes des épaves.
Face à ces problèmes, cette disposition fut rapidement abandonnée au profit d’un positionnement plus sécurisé, ramenant le détendeur entre le plongeur et la bouteille, supprimant ainsi la nécessité d’une tubulure d’expiration coudée.
LES CG45 SANS PLAQUE CONSTRUCTEUR
Le CG45 a été commercialisé sans plaque constructeur durant deux périodes distinctes.
Dans ce paragraphe, nous nous concentrerons sur la première période, en 1946. À cette époque, le numéro de série était d’abord estampillé directement sur la gamelle d’expiration, avant d’être déplacé au dos, sur le corps haute pression, juste à côté de l’étrier.
À ce jour, seuls trois exemplaires de cette variante sont recensés : les numéros de série 150, 516 et 568, ce qui en fait un modèle extrêmement rare. Ces premiers détendeurs étaient équipés d’un embout métallique de type FERNEZ.
Dans la galerie, vous trouverez une image du détendeur telle qu’il apparaissait dans le catalogue de 1946.
![]() Détendeur CG45 archaïque sans plaque constructeur avec numéro de série 568 estampillé à la base du corps HP | ![]() Détail de la gamelle du CG45 archaïque sans plaque constructeur. | ![]() Vu arrière de la gamelle du CG45 archaïque sans plaque constructeur. |
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![]() Emplacement du numéro de série sur les CG45 archaïque. | ![]() Détail de la courbure d'expiration du CG45 archaïque. | ![]() Vue ouverte de la gamelle du CG45 archaïque sans plaque constructeur. |
![]() Détail de la gamelle du CG45 archaïque sans plaque constructeur mais avec numéro de série estampillé sur la casserole avant. | ![]() Premier ensemble scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN sortie en Juillet 1946. | ![]() Photo extraite du manuel d'utilisation du CG45 de 1946. |
![]() Montage du détendeur sur les scaphandres autonomes de 1946, le détendeur est placé à l'arrière et non entre le plongeur et le bloc. ce qui oblige une courbure de la tubulure d'expiration pour éviter le cintrage du tuyau annelé. | ![]() Détail interne du CG45. | ![]() Publicité de 1946 |
![]() Publicité de 1946 | ![]() Publicité de 1946 | ![]() Publicité de 1946 |
![]() Document de 1946 sur le CG45. | ![]() Schéma de principe du CG45. | ![]() Éclaté scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN. |
LES CG45 À GROSSE PLAQUE SARL
En 1947 apparaît la première plaque constructeur, connue sous le nom de grosse plaque SARL. Une photo ci-dessous montre Maurice Fargues, quelques minutes avant sa plongée fatidique du 17 septembre 1947, en train de préparer son scaphandre équipé d’un détendeur à grosse plaque SARL.
Il est probable qu’une période de transition ait eu lieu, durant laquelle des détendeurs avec et sans plaque ont cohabité. Cette hypothèse repose sur le fait que le numéro 537 a été retrouvé avec une grosse plaque SARL, tandis que le numéro 568 ne possède pas de plaque mais porte son numéro de série estampillé sur le corps haute pression.
Le CG45 à grosse plaque SARL était initialement commercialisé avec un large embout en caoutchouc fabriqué par GODEL pour LA SPIROTECHNIQUE.
Un détail intrigant concerne le numéro 864, qui est suivi de la lettre N. Ce modèle étant monté en narguilé, il est possible que cette lettre signifie narguilé. Ce détendeur proviendrait de l’arsenal de L’Orient, bien que la raison exacte de cette inscription reste inconnue. À ce jour, il s’agit du seul exemplaire de grosse plaque SARL recensé avec cette particularité, mais il est possible qu’une petite série ait été produite.
Le plus grand numéro de série connu pour un CG45 à grosse plaque SARL est le 1097, ce qui laisse supposer une production d’environ 550 à 600 unités. Cependant, la majorité a été détruite lors de la sortie du détendeur MISTRAL. Après des années de recherches, seuls 13 exemplaires ont été retrouvés à travers le monde, faisant de ce modèle l’un des plus rares et des plus convoités par les collectionneurs.
![]() Détendeur CG45 grosse plaque SARL portant le numéro de série 1097. Il s'agit d'un des tous derniers exemplaires produits. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 grosse plaque SARL numéro de série 1097. | ![]() Détail de l'embout de LA SPIROTECHNIQUE conçu par GODEL pour le CG45 grosse plaque SARL. |
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![]() Vue arrière de l'embout caoutchouc avec les indications du fabriquant GODEL. | ![]() Voici le plus petit numéro de série de CG45 grosse plaque SARL connu à ce jour. Il porte le numéro 537. | ![]() Gamelle du CG45 narguilé numéro de série 864 N. N peut être pour "narguilé"? |
![]() Détail de la gamelle arrière du CG45 grosse plaque SARL narguilé numéro de série 864 N. | ![]() Démontage d'un CG45 grosse plaque SARL | ![]() Photo extraite du manuel d'utilisation du CG45 grosse plaque SARL de 1947. |
![]() Coffret complet du CG45 grosse plaque SARL narguilé. | ![]() Maurice Fargues quelques minutes avant sa plongée fatidique du 17 Septembre 1947 préparant son scaphandre avec son détendeur grosse plaque SARL. | ![]() Schéma de principe du CG45. |
Vous trouverez ci-dessous en diaporama les 13 grosses plaques de collections privées que j'ai trouvé à ce jour à travers le monde: les numéros 537 - 631- 684 - 763 - 828 - 835 - 864N - 941 - 969 - 970 - 1080 - 1096 - 1097 (cliquez pour agrandir les photos)
![]() Détendeur CG45 537 | ![]() Détendeur CG45 631 | ![]() Détendeur CG45 684 |
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![]() Détendeur CG45 763 | ![]() CG45 numéro de série 828, il s'agit d'une version narguilé. | ![]() Détendeur CG45 864N |
![]() Détendeur CG45 835 | ![]() Détendeur CG45 835 | ![]() Détendeur CG45 941 |
![]() Détendeur CG45 969 | ![]() Détendeur CG45 N°970 | ![]() Détendeur CG45 N° 1080. |
![]() Détendeur CG45 N°1096 | ![]() Détendeur CG45 1097 |
LES CG45 À PETITE PLAQUE SARL
L’apparition du CG45 à petite plaque SARL (1949-1950)
En 1949 (probablement dès la fin de 1948), le CG45 à petite plaque SARL fait son apparition. Il se décline en deux variantes :
• Version avec gamelle archaïque : Toujours en production, mais désormais équipée d’un embout métallique droit de type Fernez, remplaçant l’embout en caoutchouc GODEL.
• Version avec gamelle standard (dès 1950) en configuration PRO : Spécialement conçue pour le nouveau vêtement à volume constant développé par LA SPIROTECHNIQUE, la combinaison PHOQUE.
Cette nouvelle gamelle se distingue par des tubulures au diamètre élargi (de 22 mm à 25 mm), avec un tube d’expiration désormais droit. Elle est équipée de raccords filetés soudés à l’étain, permettant d’adapter l’embout PRO et de détacher facilement les tuyaux annelés au niveau de la gamelle ou de l’embout, qui reste fixé à la cagoule du vêtement PHOQUE.
Production et rareté
À ce jour, le plus petit numéro de série recensé pour un CG45 à petite plaque SARL est le N°1137, et le plus grand, le N°1871, ce qui laisse supposer une production d’environ 750 à 800 unités.
Cependant, seule une vingtaine d’exemplaires ont été retrouvés à travers le monde. La plupart ont été envoyés à la ferraille lors de la sortie du détendeur MISTRAL, contribuant à leur extrême rareté.
Évolution du montage des plaques
Les premières unités équipées de la petite plaque SARL étaient montées à la verticale, comme sur les modèles à grosse plaque, c’est-à-dire avec la plaque positionnée perpendiculairement aux tubulures.
Ce n’est qu’autour de 1950 (probablement vers le numéro de série 1200) que l’orientation change : les plaques sont désormais fixées horizontalement. Cette évolution s’explique par le fait que, jusqu’en 1950, les tubulures étaient alignées horizontalement par rapport au plan du détendeur.
Des cas particuliers intrigants
Deux détendeurs atypiques ont été recensés :
• N°516 (mentionné plus bas)
• N°583
Ces découvertes alimentent une hypothèse : en 1949, LA SPIROTECHNIQUE aurait vendu des casseroles de rechange équipées de petites plaques SARL, gravées à la demande de l’utilisateur pour conserver le numéro de série d’origine.
Toutefois, cette pratique semble avoir été rapidement abandonnée (peut-être dès 1950), au profit de casseroles vierges, sans plaque constructeur, une solution sans doute plus simple pour le service après-vente.
Une histoire encore fragmentaire
Malheureusement, les archives de LA SPIROTECHNIQUE ont été presque intégralement détruites lors du déménagement de Levallois à Carros. De plus, tous les pionniers de la marque ont disparu aujourd’hui.
Nos connaissances actuelles reposent majoritairement sur des observations de détendeurs et sur l'interprétation de rares documents.
![]() Détendeur CG45 petite plaque SARL numéro de série 1137, c'est le plus petit numéro connu à ce jour connu. Remarquez la plaque montée verticalement sur la gamelle. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 numéro de série 1137. | ![]() Détail de la petite plaque SARL numéro de série 1137. |
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![]() Embout métal de type FERNEZ en T de 1949, c'est l'ancêtre de l'embout D10 qui équipera les MISTRAL standards. | ![]() Détendeur petite plaque SARL numéro de série 1219, c'est le plus petit numéro de série connu avec la plaque positionnée horizontalement. | ![]() Détail de la plaque du petite plaque SARL numéro 1219. |
![]() Détail de la plaque d'un CG45 petite plaque SARL arborant un numéro de série 583. On remarque que les rivets ne sont pas d'origine. En fait, il s'agit probablement du remplacement d'une grosse plaque SARL 583 perdue. | ![]() CG45 petite plaque SARL numéro de série 1665 monté avec un embout PRO pour le vêtement à volume constant PHOQUE. | ![]() Détail du CG45 petite plaque SARL 1665. |
![]() Détail de la casserole du CG45 petite plaque SARL numéro 1460 monté avec des tubulures PRO. | ![]() Détail de la plaque du 1871, il s'agit du plus gros numéro de série connu à ce jour pour un CG45 petite plaque SARL. | ![]() Plongeur professionnel s'équipant de son vêtement PHOQUE. On remarque l'embout fixé sur la cagoule sans les tuyaux annelés. Ils seront gréés en dernier. |
![]() Détendeur CG45 petite plaque SARL numéro de série 1147 neuf dans sa boite. | ![]() Photo du manuel technique du CG45 de 1951. | ![]() Schéma de principe du CG45. |
LES CG45 À GAMELLE STANDARD
En 1951, la production de la gamelle archaïque est définitivement abandonnée au profit d’une nouvelle variante, qui vient compléter la version standard PRO. Je l’ai nommée version standard.
Bien que visuellement proche de la version PRO, elle s’en distingue par l’absence de raccords filetés à l’étain sur les tubulures et par un nouvel embout métallique droit, plus court que le modèle Fernez de 1949.
Cet embout sera conservé après la sortie du détendeur Mistral en 1955 et prendra plus tard le nom d’embout D10, en référence à la désignation du MISTRAL standard dans le catalogue LA SPIROTECHNIQUE de 1962.
LES CG45 À PETITE PLAQUE SA
En 1950, afin de répondre à l’augmentation de la production du scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN, LA SPIROTECHNIQUE change de statut juridique, passant de SARL à SA.
Cette évolution est confirmée par les dépôts de brevets consultables sur le site de l’INPI.
À cette occasion, une nouvelle petite plaque constructeur fait son apparition, portant désormais la mention “SA LA SPIROTECHNIQUE”.
SCAPHANDRE AUTONOME
COUSTEAU-GAGNAN
breveté S.G.D.G
LA SPIROTECHNIQUE
S.A.
Siège social 6 Rue Cognacq Jay, Paris VII
N° 001
J’ai retrouvé à ce jour des CG45 avec petite plaque SA inclus entre le numéro de série N°1960 à N°6194.
![]() Détendeur CG45 à gamelle standard en petite plaque SA avec un embout PROPULS de GODEL. | ![]() Détail de la gamelle standard d'un CG45 petite plaque SA. | ![]() Détails internes du CG45 petite plaque SA . |
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![]() Détails de la membrane et du bec de canard du CG45. | ![]() Détails du corps haute pression et basse pression du détendeur CG45. | ![]() Détail du second étage du détendeur CG45 avec la fourchette en forme de fer à cheval. |
![]() Détails du "côté membrane" du premier étage du CG45 après retrait de l'écrou du ressort basse pression. | ![]() Détails du "côté membrane" du premier étage du CG45 après retrait de l'écrou et du ressort basse pression. | ![]() Détails du "côté clapet HP" du premier étage CG45. |
![]() Détail de la plaque du numéro de série 1960. Il s'agit du plus petit numéro de série en plaque SA connu à ce jour. | ![]() C'est à ce jour le plus gros numéro de série de CG45 connu. On peut supposer que la production de ce détendeur n'a pas excédé les 6200 unités. Il s'agit d'une version tardive de CG45 narguilé, on le reconnait au marquage des numéros de série qui est petit et fin. | ![]() Photo du manuel technique du CG45 de 1951. |
![]() Schéma de principe du CG45. |
LES VARIANTES DE CG45 À PETITE PLAQUE SA
Les CG45 à petite plaque SA se répartissent en deux groupes distincts :
Premier groupe (1951-1954)
Ce groupe regroupe les détendeurs dont les numéros de série sont estampillés avec des chiffres épais et grossiers, couvrant à ce jour la plage des numéros 1960 à 5127.
• La majorité de ces modèles sont équipés d’un étrier, tandis que les versions narguilé étaient produites uniquement sur demande pour les professionnels.
• Leur fabrication s’étend de 1951 à 1954.
Second groupe (1955-1956)
Il s’agit de la dernière série de CG45 à plaque SA, produite en 1955 et 1956.
• Cette série, estimée à environ 1000 unités, est exclusivement composée de CG45 en configuration narguilé.(simplement car le détendeur MISTRAL ne peut être monté en configuration narguilé étant à fonctionnement à un étage de détente)
• À partir de 1956, les numéros de série sont estampillés avec des chiffres plus fins, un format également adopté sur les MISTRAL 56.
Cette hypothèse repose sur mes observations effectuées dans des collections privées et musées, où les numéros de série recensés vont du 5206 au 6194. Ce dernier représente le plus grand numéro de série connu à ce jour pour un détendeur CG45.
Les variantes du premier groupe
Ce groupe comprend deux variantes distinctes :
1. Série de 1951 – Numéros de série se terminant par la lettre “M”
Une série d’au moins 230 unités, produite en 1951, porte un numéro de série se terminant par la lettre “M” (confirmé entre N°2542M et N°2772M).
• La signification exacte de ce marquage reste inconnue, mais il s’agit probablement d’une série destinée à la Marine.
2. Série de 1953 – Plaque “montée à l’envers”
En 1953, une autre série d’au moins 177 détendeurs présente une particularité unique : une plaque constructeur inversée, surnommée “montée à l’envers”. Cette variante est confirmée pour les numéros de série allant du N°4051 à N°4228.
• Contrairement à une erreur de montage en usine, comme suggéré sur certains forums, cette configuration est volontaire.
• Si l’on monte le CG45 de manière classique, avec les tubulures orientées vers le haut, la plaque apparaît à l’envers.
• En réalité, cette série est conçue pour être gréée avec les tubulures orientées vers le bas, une disposition qui protège mieux les tuyaux en caoutchouc, peut-être pour un usage en spéléologie.
• En respectant cette orientation, la plaque se retrouve dans le bon sens.
Ce type de montage sera d’ailleurs repris plus tard par le fabricant espagnol NEMROD, sur le détendeur SNARK III à étiquette noire.
![]() Détail de la gamelle du CG45 SA numéro de série 2542M. Il s'agit du plus petit numéro de série connu à ce jour. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 SA numéro de série 2772M.Il s'agit du plus gros numéro de série connu à ce jour. | ![]() Détendeur CG45 SA avec plaque dite "à l'envers", probablement pour un usage en spéléologie. |
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![]() Détail de la gamelle du CG45 SA dit "plaque montée à l'envers" numéro de série 4051. Il s'agit du plus petit numéro de série connu à ce jour. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 SA dit "plaque montée à l'envers" numéro de série 4228. Il s'agit du plus gros numéro de série connu à ce jour. | ![]() Extrait d'un catalogue de la marque Espagnole NEMROD où l'on voit un SNARK III à étiquette noire avec les tuyaux annelés vers le bas. |
![]() Photo du manuel technique du CG45 de 1951. |
Le second groupe
Comme mentionné précédemment, la version narguilé du CG45 était produite de manière occasionnelle et sur demande jusqu’en 1954.
• Son corps est identique à celui de la version étrier, à la différence que :
• Le mécanisme du premier étage est supprimé.
• Un bouchon est placé côté membrane.
• L’étrier est remplacé par un raccord pour flexible basse pression.
Dernière série en 1955-1956 : la version tardive narguilé
En 1955 et 1956, LA SPIROTECHNIQUE produit une dernière série, estimée à environ 1000 unités, exclusivement en version narguilé.
• Cette série, que j’ai nommée “version tardive narguilé du CG-45”, est équipée d’une plaque constructeur “SA LA SPIROTECHNIQUE”.
• Contrairement aux précédents CG45, dont les numéros de série étaient marqués avec de gros chiffres, ces dernières unités fabriquées en 1956 sont estampillées avec de petits chiffres, identiques à ceux utilisés pour les MISTRAL commercialisés à partir de cette même année.
Un changement d’outillage et la transition vers le MISTRAL
Ce détail suggère que cette production tardive a eu lieu en parallèle de la fabrication des premiers MISTRAL (Seine).
• En effet, les MISTRAL produits en 1955, portant l’adresse “6 RUE COGNACQ JAY PARIS VII”, utilisaient encore des gros chiffres, comme les CG45 plus anciens.
• En 1956, une nouvelle machine est introduite, abandonnant le marquage grossier des numéros de série.
Fin du CG45 en 1957
Le CG45 est définitivement abandonné en 1957 avec l’arrivée du narguilé CG45-MISTRAL.
• Ce nouveau modèle adopte un corps HP de type US-DIVERS et une plaque de détendeur MISTRAL, marquant ainsi la transition vers une nouvelle génération d’équipements.
![]() Détendeur narguilé CG45 tardif numéro de série 6104. | ![]() Détail du raccord du flexible basse pression du narguilé. Sur la version tardive il est coudé. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 NARGUILÉ tardif. Sur les NARGUILÉS l'étrier est remplacé par un raccord basse pression droit sur les modèles d'avant 1955 ou coudé pour les modèles de 1955 et 1956. |
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![]() Détail interne du CG45 narguilé tardif. Le mécanisme du premier étage est supprimé et le "coté membrane" et fermé avec un bouchon que l'on démonte avec une clé ergot. | ![]() Détail du corps du CG45 NARGUILÉ TARDIF. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 SA NARGUILÉ numéro de série 6104. |
![]() Détail de la gamelle du CG45 SA NARGUILÉ numéro de série 6172. On remarque que les chiffres sont estampillés en petits caractères comme sur les MISTRAL à l'adresse 27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS (SEINE) de 1956. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 SA NARGUILÉ numéro de série 5206. Il s'agit du plus petit numéro de série connu à ce jour d'un narguilé tardif. Le numéro de série est encore estampillé avec des chiffres grossiers. Ce qui signifie que les premiers exemplaires de la série tardive NARGUILÉ ont étés produit en 1955. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 NARGUILÉ tardif. Sur les NARGUILÉS l'étrier est remplacé par un raccord basse pression droit sur les modèles jusqu'en 1955 ou coudé pour les modèles de 1955 et 1956. |
![]() Détail de la plaque d'un CG45 neuf en version narguilé. On remarque que les chiffres sont estampillés en gros donc il a été fabriqué en 1955. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 SA NARGUILÉ numéro de série 6194.Il s'agit du plus gros numéro de série connu à ce jour. | ![]() Photo du manuel technique du CG45 de 1951. |
LES CAS PARTICULIERS DE CG45
Il est essentiel de replacer les choses dans leur contexte : à l’époque, la plongée sous-marine en était encore à ses débuts, et aucune norme n’existait comme aujourd’hui. Tout restait à organiser et à structurer.
Les détendeurs CG45 étaient fréquemment modifiés en fonction du vécu de leur propriétaire. Ces transformations pouvaient avoir divers objectifs : réparation, amélioration des performances ou encore personnalisation.
Il faut aussi comprendre que les premiers plongeurs, souvent d’anciens militaires, attachaient une grande importance au numéro de série de leur détendeur, symbole de leur ancienneté et de leur place dans la communauté. Cette tradition explique sans doute pourquoi LA SPIROTECHNIQUE a longtemps affiché le numéro de série de ses détendeurs de manière bien visible sur une plaque constructeur, alors que sa fonction première est avant tout d’assurer un suivi après-vente.
Aujourd’hui encore, cette fascination pour les numéros de série perdure chez les collectionneurs. Par exemple, un détendeur Mistral portant l’adresse Cognacq-Jay aura une valeur sentimentale et marchande bien plus élevée si son numéro de série ne comporte que deux ou trois chiffres plutôt que quatre. Pourtant, tous ces modèles datent de la même année de production : 1955.
Les CG45 sans plaque constructeur à gamelle PRO ou standard
À cette époque, les bouteilles de plongée n’étaient pas équipées de culots, ce qui les empêchait d'être stables debout. Cela entraînait de fréquentes chutes, provoquant des déformations des gamelles des détendeurs entrainant leurs remplacements.
Pour répondre à ce besoin, LA SPIROTECHNIQUE proposait des gamelles en pièce détachée dans son catalogue. Aux alentours de 1948, il est probable qu’elle fournissait une plaque constructeur fixée sur la gamelle avant, en y estampillant le numéro de série du détendeur. Cependant, cette méthode s’est rapidement révélée trop contraignante pour le service après-vente et a été abandonnée.
À partir de 1950, seules des gamelles avant dépourvues de plaque constructeur étaient commercialisées. C’est pourquoi de nombreux CG45 présentent une chambre humide sans plaque ni traces des quatre petits trous des rivets qui en fixaient une.
Contrairement à certaines idées reçues, ces modèles ne sont en aucun cas des CG45 militaires. Il ne faut pas non plus les confondre avec les premiers modèles de 1946, dits archaïques, dont le numéro de série était gravé directement sur le corps HP.
Il est également possible qu’en fin de production du CG45, LA SPIROTECHNIQUE ait assemblé une dernière série à partir des pièces détachées restantes. Ces exemplaires auraient été livrés sans plaque constructeur, celle-ci étant en rupture de stock. Cette hypothèse est renforcée par le fait que le dernier manuel du CG45, édité en 1955, montre exclusivement des détendeurs sans plaque.
L’absence de numéro de série sur ces CG45 rend toutefois leur datation précise impossible.
![]() CG45 sans plaque constructeur à gamelle PRO. | ![]() Détail de l'embout PRO. | ![]() Détail de la gamelle arrière du CG45. |
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![]() Détail de la gamelle avant du CG45 sans plaque. | ![]() Photo du manuel technique du CG45 de 1951. |
Les CG45 archaïques sans plaque et sans numéro de série estampillé sur le corps HP
Ce sont simplement d’anciens détendeurs équipés d’une plaque SARL !
Comme dans le cas précédemment évoqué, un endommagement du détendeur a probablement nécessité le remplacement de la casserole.
À ma connaissance, un seul exemplaire est exposé au musée Dumas à Sanary, monté en configuration narguilé.
![]() Détendeur CG45 à gamelle archaïque sans plaque constructeur et sans numéro de série estampillé. Exposé dans la collection du musée Frédéric Dumas à Sanary sur mer. |
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Les CG45 à grosse plaque SARL montés en gamelle PRO
Il s’agit simplement d’une modification réalisée par son propriétaire de l’époque.
Le détendeur CG45 ayant l’avantage d’être convertible et modulaire, il était possible de remplacer la gamelle arrière ainsi que la buse d’expiration archaïque par une buse standard PRO, sans problème d’adaptation.
Cette modification permettait d’adapter le détendeur à une utilisation avec le volume constant PHOQUE.
![]() Détendeur CG45 à grosse plaque SARL monté en configuration PRO. Il s'agit ici du numéro de série 1080. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 à grosse plaque SARL numéro de série 1080, en configuration PRO. |
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Analyse du CG45 numéro de série 516
Pour conclure, voici sans doute l’un des meilleurs exemples illustrant la difficulté de dater certains détendeurs CG45.
À première vue, il s’agit d’un modèle petite plaque SARL avec une gamelle archaïque, équipé du rare et mythique embout de type FERNEZ de 1946. On pourrait donc en déduire qu’il date de 1949, puisque sa plaque est fixée verticalement, de la même manière que les grosses plaques SARL, montées avec leur longueur parallèle à la base de la buse d’expiration.
À partir de 1949, toutes les petites plaques SARL ou SA retrouvées apparaissent horizontales lorsque le détendeur est gréé sur le bloc, formant un angle de 45° par rapport à la base de la buse d’expiration. En effet, avant cette date, les tubulures des casseroles étaient positionnées horizontalement par rapport au plan.
Cependant, en l’observant de plus près, on remarque que son numéro de série est le 516, ce qui ne correspond pas à la chronologie établie jusqu’ici. En retournant le détendeur, on découvre que ce numéro est estampillé à la base du corps HP.
Il ne fait alors aucun doute que nous sommes en présence d’un ancien CG45 sans plaque, datant de 1946, ce qui explique la présence de l’embout FERNEZ.
Que s’est-il passé ? Il est probable que son propriétaire ait souhaité lui ajouter une plaque constructeur ou que la casserole ait été remplacée à la suite d’une chute du scaphandre.
Avec du recul, cette modification semble dater du début de l’année 1949. Il est probable qu’à cette période, LA SPIROTECHNIQUE proposait en pièce détachée des gamelles avec une petite plaque SARL positionnée verticalement et estampillait dessus le numéro de série du détendeur.
![]() Détendeur CG45 numéro de série 516. Un détendeur atypique dans sa configuration. | ![]() Détail de la petite plaque constructeur en SARL.Ce qui interpelle c'est le numéro 516 (année 1946) qui ne correspond pas à la chronologie du détendeur car les petites plaques SARL verticales datent de 1949. | ![]() Vue de la gamelle archaïque du détendeur avec mise en évidence de la buse courbée d'expiration. |
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![]() Détail du corps HP du CG45 avec son numéro de série estampillé ce qui confirme qu'il s'agit d'un CG45 de 1946, d'où l'embout de type FERNEZ. |
chronologie et typologie
des
détendeurs narghilés
commercialisés de 1946 à 1978
Un détendeur narguilé est généralement utilisé en plongée professionnelle et rarement en plongée de loisir. Il permet d’effectuer des travaux sous-marins sans avoir à supporter le poids et l’encombrement d’une bouteille de plongée, offrant ainsi une plus grande liberté de mouvement. Le plongeur porte le détendeur narguilé à double tuyaux grâce à un baudrier (harnais). L’alimentation en air comprimé s’effectue à moyenne pression (environ 10 bars) via un long flexible d’environ 30 mètres appelé glène. Le tout est relié en surface à un compresseur moyenne pression ou à une réserve d’air haute pression, détendue à moyenne pression par l’intermédiaire d’un premier étage.
En 1943, parmi les trois prototypes de détendeurs Air Liquide, l’un d’eux était conçu en version narguilé. Il s’agit de celui visible sur la photographie ci-dessous, qui est la seule connue à ce jour. Ce modèle est l’ancêtre des narguilés développés par LA SPIROTECHNIQUE, qui seront commercialisés jusqu’en 1977, date à laquelle la marque abandonne sa branche professionnelle.
Au total, trois modèles de narguilés à double tuyaux ont été commercialisés entre 1946 et 1978.
![]() Détendeur narguilé AIR LIQUIDE. |
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LE CG45 NARGUILÉ
Comme mentionné sur la page dédiée au CG45, la version narguilé était fabriquée ponctuellement et uniquement sur demande jusqu’en 1955. Son corps est identique à celui de la version à étrier, à la différence que le mécanisme du premier étage est supprimé et remplacé par un bouchon côté membrane, tandis que l’étrier est remplacé par un raccord pour le flexible basse pression.
En 1955 et 1956, LA SPIROTECHNIQUE produit une dernière série de CG45, probablement limitée à 1000 unités, exclusivement en version narguilé. J’ai nommé cette variante la version tardive narguilé du détendeur CG45.
![]() Détendeur narguilé CG45 tardif numéro de série 6104. | ![]() Détail du raccord du flexible basse pression du narguilé. Sur la version tardive il est coudé. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 NARGUILÉ tardif. Sur les NARGUILÉS l'étrier est remplacé par un raccord basse pression droit sur les modèles d'avant 1955 ou coudé pour les modèles de 1955 et 1956. |
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![]() Détail interne du CG45 narguilé tardif. Le mécanisme du premier étage est supprimé et le "coté membrane" et fermé avec un bouchon que l'on démonte avec une clé ergot. | ![]() Détail du corps du CG45 NARGUILÉ TARDIF. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 SA NARGUILÉ numéro de série 6104. |
![]() Détail de la gamelle du CG45 SA NARGUILÉ numéro de série 6172. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 SA NARGUILÉ numéro de série 5206. Il s'agit du plus petit numéro de série connu à ce jour d'un narguilé tardif. Le numéro de série est encore estampillé avec des chiffres grossiers. Ce qui signifie que les premiers exemplaires de la série tardive NARGUILÉ ont étés produit en 1955. | ![]() Détail de la gamelle du CG45 SA NARGUILÉ numéro de série 6194.Il s'agit du plus gros numéro de série connu à ce jour. |
![]() Photo du manuel technique du CG45 de 1951. |
LE CG45 NARGUILÉ À PLAQUE DE MISTRAL
Le Narguilé CG45/MISTRAL, lancé en 1957, conserve les caractéristiques du CG45 mais adopte un corps de type US DIVERS, reconnaissable à son raccord moyenne pression (MP) incliné à 30° par rapport au boîtier. Il est équipé d’une plaque constructeur MISTRAL et restera commercialisé jusqu’en 1964.

![]() Le détendeur narguilé CG45/MISTRAL est sorti en 1957 en remplacement du traditionnel CG45 narguilé. Il sera commercialisé jusqu'en 1964. | ![]() Détail de la plaque constructeur, il s'agit d'une plaque de détendeur MISTRAL avec l'adresse 27 rue Trébois Levallois (Seine) mais le numéro de série se termine par la lettre G. | ![]() Détail de la gamelle arrière du narguilé CG45/MISTRAL. Le raccord BP sort latéralement en faisant un angle de 30° par rapport au boitier, il s'agit du raccord outre-atlantique utilisé sur les détendeurs US DiVERS. |
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![]() Détails interne du narguilé CG45/MISTRAL. | ![]() Détails internes du narguilé, on remarque l'absence de bouchon pour isoler le côté membrane du premier étage comme c'est le cas chez le narguilé CG45. | ![]() Détail de l'emplacement du premier étage sur le corps HP. On remarque la total absence d'usinage ce qui empêche toute transformation en détendeur étrier. |
![]() Éclaté du narguilé CG45/MISTRAL. |
LE NARGUILÉ MISTRAL
Le Narguilé MISTRAL, orthographié avec un U, a été commercialisé entre 1965 et 1967. Sa production a été limitée à une petite série d’environ 500 exemplaires, selon mes estimations. Le plus grand numéro de série retrouvé à ce jour est le 416, et à partir de 1968, son nom s’écrira avec un H.
Ce modèle apporte ainsi plusieurs améliorations techniques, facilitant son entretien et augmentant la sécurité du plongeur.

![]() Détendeur narguilé MISTRAL écrit avec un U, ici le numéro 297. | ![]() Voici le plus gros numéro de série d'un NARGUILÉ U que j'ai retrouvé à ce jour, il porte le numéro 416. | ![]() Sur cette photo vous voyez côte à côte le détendeur narguilé MISTRAL écrit avec un U et le détendeur narghilé écrit avec un H. À savoir que dans la langue française les 2 orthographes sont acceptées. |
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![]() | ![]() | ![]() |
![]() | ![]() | ![]() Éclaté narguilé MISTRAL. |
![]() Éclaté narguilé MISTRAL. | ![]() Éclaté du biberon de 4L du narguilé MISTRAL. |
LE NARGHILÉ MISTRAL
En 1968, LA SPIROTECHNIQUE modifie l’orthographe du Narguilé MISTRAL, qui s’écrit désormais avec un H (NARGHILÉ). Ce modèle sera commercialisé jusqu’en 1977, année où, confrontée à une grave crise financière, la marque décide d’abandonner sa branche professionnelle.
La plaque constructeur, fabriquée en aluminium, s’électrolyse rapidement au contact du milieu marin, ce qui explique pourquoi il est rare d’en trouver en bon état aujourd’hui.
Au total, moins de 3 000 NARGHILÉS MISTRAL ont été produits, soit environ 300 exemplaires par an, ce qui en fait un détendeur relativement rare, surtout en parfait état de conservation.
![]() Détendeur narghilé MISTRAL. | ![]() Détails internes du narghilé MISTRAL. La membrane est celle du détendeur MISTRAL. | ![]() Détails internes du narghilé MISTRAL. Le bec de canard est celui du CG45. |
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![]() Détails internes du narghilé MISTRAL. | ![]() Détails de la sortie BP du narghilé MISTRAL montée sur rotule. | ![]() Détails du mécanisme du narghilé MISTRAL. |
![]() Éclaté narguilé MISTRAL. | ![]() Détendeur narghilé MISTRAL monté sur un casque LAMA. | ![]() Éclaté narguilé MISTRAL. |
![]() Éclaté du biberon de 4L du narguilé MISTRAL. |
À la fin des années 1940 et au début des années 1950, le commandant Cousteau met son scaphandre autonome CG45 à rude épreuve lors de plongées intensives, notamment lors de la campagne du Grand Congloué et en Mer Rouge. Il réalise rapidement que pour ses futures expéditions à travers le monde, il lui faut un détendeur plus robuste et plus facile à entretenir.
Il charge alors les ingénieurs de LA SPIROTECHNIQUE de repenser la conception du CG45. C’est dans cet esprit qu’émerge l’idée d’abandonner la détente à double étage au profit d’un mécanisme à simple étage, en s’inspirant du détendeur poumon d’eau conçu par Georges Hérail.
chronologie et typologie
des
détendeurs MISTRAL
commercialisé de 1955 à 1976
Chronologie des plaques constructeur des détendeurs MISTRAL.
LA SPIROTECHNIQUE a utilisé quatre types de plaques constructeur portant trois adresses différentes au fil de son histoire. Entre 1955 et 1977, l’entreprise a déménagé à deux reprises avant de s’installer définitivement à Carros en 1978.
Entre 1955 et 1960, le détendeur MISTRAL est commercialisé en deux versions :
• Version standard : équipée d’un embout fixe, appelé embout D10.
• Version Pro : dotée d’un embout démontable, appelé embout D10P, permettant l’adaptation au vêtement à volume constant PHOQUE.
À partir de 1961, une troisième variante voit le jour :
• Version avec tuyaux à spires jointives : munie d’un embout AQUA-STOP, dénommé embout D10E.
Il m’a fallu deux années de recherche pour établir une chronologie aussi précise que possible. Voici le fruit de ce travail.
![]() Adresse 6 RUE COGNACQ JAY - PARIS VII La plus ancienne est la plus rare. Elle correspond aux tous premiers MISTRAL produits en même temps que les CG45 en 1955. | ![]() Adresse 27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS (SEINE). C'est l'adresse la plus commune. Le MISTRAL a été produit de 1956 à 1967. | ![]() Adresse 27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS 92. C'est une adresse dont la plaque est difficile à trouver en bon état car de mauvaise qualité. Le MISTRAL a été produit de 1968 à 1970. |
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![]() Adresse 114 RUE MARIUS AUFAN LEVALLOIS (92). C'est la dernière adresse où a été produite le MISTRAL de 1971 à 1977. |
LE MISTRAL "COGNACQ JAY"
En 1955, le détendeur MISTRAL est lancé depuis les ateliers situés Cours la Reine, à Boulogne-Billancourt, en remplacement du CG45, bien qu’il coexiste avec ce dernier durant cette année.
Cette adresse, identique à celle figurant sur les plaques des CG45, est relativement rare, ce qui rend cette première version du MISTRAL particulièrement prisée des collectionneurs. Sa production est estimée à environ 2 500 exemplaires, avec une confirmation jusqu’au numéro 2526 (voir photo ci-dessous).
Caractéristiques techniques et évolutions
• Fermeture du boîtier :
• À l’origine, le boîtier se ferme avec des agrafes, le jonc (ou collier) n’apparaissant qu’en 1957.
• De nombreux modèles COGNACQ JAY ont été ultérieurement équipés d’un jonc, les agrafes ayant été abandonnées car moins pratiques pour l’entretien et sujettes à la casse lors du démontage.
• Première génération de MISTRAL :
• Siège HP usiné directement dans le corps HP.
• Trou de l’ergot dans la gamelle arrière (empêchant la rotation du corps HP) : absent sur les premiers modèles, puis ajouté en position haute par rapport à la tuyère d’inspiration. Sur les versions suivantes, il sera orienté vers le bas.
Une série particulière : les modèles marqués “A”
Une petite série de MISTRAL porte une lettre A à la fin du numéro de série. Il s’agit probablement d’une version militaire ou professionnelle, reconnaissable à son embout pro (D10P).
• Trois exemplaires ont été identifiés à ce jour.
• Cette série est confirmée entre les numéros 1369A et 1419A, ce qui laisse supposer une production d’environ 100 unités.
![]() Détail de la gamelle arrière de MISTRAL "COGNACQ JAY". On remarque le trou de l'ergot placé en haut lorsque la buse d'inspiration est orientée vers la droite, contrairement aux versions futures qui l'auront en bas. | ![]() Détendeur MISTRAL 2526, c'est le plus gros numéro de série d'un "COGNACQ JAY" connu à ce jour. | ![]() Détendeur MISTRAL 1419A, C'est le plus petit numéro de série avec la lettre A connu à ce jour. |
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![]() Détendeur MISTRAL 1569A, C'est le plus gros numéro de série avec la lettre A connu à ce jour. | ![]() Caisse en bois de scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN de 1955. | ![]() Caisse en bois de scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN de 1955. Dedans on retrouve le bi-aluminium avec deux rangement à glissière pour un masque squale et la clé de serrage de détendeur. Un compartiment ouvert pour la ceinture et un autre fermé pour le détendeur et le manomètre de surface. |
![]() Détail du couvercle du compartiment qui abrite le détendeur, l'étrier dépasse par un trou aménagé à cet effet. | ![]() Détail du compartiment abritant la ceinture et ses plombs. | ![]() Détail du positionnement du détendeur à l'intérieur de son compartiment. |
![]() Manomètre de contrôle de la pression du bloc. | ![]() Caisse en bois de scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN de 1955. | ![]() Détail du détendeur MISTRAL "COGNACQ JAY" en état neuf à l'intérieur de la caisse en bois. |
![]() Schéma de principe du détendeur MISTRAL. |
LES MISTRAL "TRÉBOIS LEVALLOIS"
Les MISTRAL portant l’adresse 27 Rue Trébois Levallois se répartissent en deux grandes catégories :
1. Version avec l’adresse se terminant par (Seine)
• Commercialisée de 1956 à 1967.
• Numérotation confirmée entre N°2779 et N°26439.
• Déclinée en quatre évolutions :
• 1956 pas de modification technique, juste une nouvelle adresse sur la plaque constructeur.
• 1957 remplacement des agrafes par un jonc + siège HP amovible
• 1961 remplacement des tuyaux annelés standards par des tuyaux à spires jointives + 1er embout Aquastop.
• 1962 nouvelle version d'embout Aquastop (ouvre la voie au ROYAL MISTRAL en 1963).
2. Version avec l’adresse se terminant par (92)
• Commercialisée de 1968 à 1970.
• Numérotation confirmée entre N°26878 et N°32948.
Chaque évolution de ces détendeurs apporte des modifications spécifiques, que vous trouverez détaillées ci-dessous.
LE MISTRAL "56"
En 1956, LA SPIROTECHNIQUE s’installe dans de vastes locaux à Levallois, marquant l’apparition d’une nouvelle adresse sur la plaque constructeur :
“27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS (Seine)”
C’est ainsi que naît le MISTRAL 56, identique au modèle COGNACQ JAY, à l’exception de l’adresse inscrite sur la plaque.
Caractéristiques du MISTRAL 56
• Plaque constructeur avec des caractères fins et uniformes.
• Fermeture du boîtier par des agrafes.
• Siège HP usiné dans le corps du détendeur.
Production et rareté
• Le plus petit numéro de série recensé à ce jour : N°2757.
• Le plus grand : N°3789.
• Cette variante est probablement la plus rare des MISTRAL… mais pas forcément la plus recherchée, du moins pour l’instant.
Dès cette année-là, le CG45 disparaît de la production standard et ne subsiste plus qu’en version narghilé.
![]() Détendeur MISTRAL "56". Il s'agit des tous premiers modèles produits avec l'adresse 27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS (seine). Seul l'adresse figurant sur la plaque les différencie de ceux produits en 1955. | ![]() Détail de la plaque du MISTRAL "61". LA SPIROTECHNIQUE est écrit en lettres fines comme l'adresse. | ![]() Détendeur MISTRAL "56" numéro 2757, c'est le plus petit numéro de série connu à ce jour. |
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![]() Détendeur MISTRAL "56" numéro 3789, c'est le plus gros numéro de série connu à ce jour. |
LE MISTRAL "57"
En 1957, le MISTRAL évolue avec plusieurs améliorations notables :
• Remplacement des agrafes par un jonc, rendant l’entretien et la manutention du détendeur plus pratiques.
• Nouveau corps HP avec un siège HP amovible.
• Orientation du trou de l’ergot vers le bas sur la gamelle arrière.
Identification et numérotation
• Cette version se distingue également par une nouvelle plaque constructeur, où l’inscription “LA SPIROTECHNIQUE” apparaît en caractères plus épais que l’adresse commerciale.
• Le plus petit numéro de série recensé à ce jour est N°4408, probablement produit au tout début de 1957.
• Le plus grand numéro de série connu pour un MISTRAL 57 est N°26459, datant de 1967.
Fin du CG45
En 1957, le CG45 disparaît définitivement du catalogue de LA SPIROTECHNIQUE.
Les évolutions de 1961 à 1967
À partir de 1961, le MISTRAL se décline en trois versions distinctes, tout en conservant le même type de plaque que le MISTRAL 57.
![]() | ![]() Détendeur MISTRAL "57" numéro 4408, c'est le plus petit numéro de série connu. On remarque que LA SPIROTECHNIQUE est écrit dorénavant avec des lettres grasses par rapport à celle de l'adresse. | ![]() Détendeur MISTRAL "57" numéro 26439, c'est le plus gros numéro de série connu à ce jour et à été produit en 1967. On remarque que LA SPIROTECHNIQUE est écrit dorénavant avec des lettres grasses par rapport à celle de l'adresse. |
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LE MISTRAL "61" ou SUPER MISTRAL
En 1961, LA SPIROTECHNIQUE introduit une nouvelle version du MISTRAL, équipée de tuyaux à spires jointives et d’un embout AQUA-STOP de première génération.
Le MISTRAL 61, aussi appelé SUPER MISTRAL
• Référencé au catalogue sous D10E.
• Son embout est un échec : inconfortable, avec une membrane phonique inefficace.
• Dès 1962, il évolue en une seconde version avec :
• Un embout décalé de l’axe pour former une mentonnière plus confortable.
• Suppression de la membrane phonique.
• Cette version est connue sous le nom de MISTRAL 62.
Un modèle rare
• En 1962, LA SPIROTECHNIQUE propose un remplacement sous garantie de l’embout de première génération, rendant le MISTRAL 61 avec son embout d’origine très rare.
• Deux exemplaires recensés à ce jour : N°10233 et N°14430.
Les 3 modèles de MISTRAL disponibles à partir de 1961
1. MISTRAL D10 – Modèle avec embout fixe (MISTRAL standard).
2. MISTRAL D10P – Modèle avec embout démontable (MISTRAL Pro), conçu pour s’adapter au vêtement à volume constant PHOQUE.
3. MISTRAL D10E – Modèle avec embout AQUA-STOP (SUPER MISTRAL).
Ces trois modèles, portant la plaque “27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS (Seine)”, seront commercialisés jusqu’en 1967.
Le plus grand numéro de série connu à ce jour est N°26439.
![]() Détendeur MISTRAL "61" avec ses nouveaux tuyaux à spires jointes et embout AQU-STOP. | ![]() Détendeur MISTRAL "61" avec ses nouveaux tuyaux à spires jointes et embout AQU-STOP. | ![]() Détail de la plaque de mon MISTRAL "61". Il est neuf et porte le numéro de série 10233. |
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![]() Embout AQUA-STOP première génération avec membrane phonique et positionnement de l'embout dans l'axe. | ![]() Publicité du détendeur MISTRAL "61". | ![]() Publicité du détendeur MISTRAL "61". |
![]() Document de LA SPIROTECHNIQUE de 1961 présentant les 3 modèles de MISTRAL commercialisés. | ![]() Document de l'embout AQUA-STOP de la première génération. | ![]() Document de l'embout AQUA-STOP de la première génération. |
![]() Éclaté embout AQUA-STOP première génération. |
LE MISTRAL "62"
Le MISTRAL 62 représente la dernière évolution du détendeur avant l’arrivée du ROYAL MISTRAL en 1963. Son principal changement par rapport au MISTRAL 61 réside dans son nouvel embout AQUA-STOP, conçu pour offrir un meilleur confort. Il sera commercialisé jusqu’en 1977.
![]() Le détendeur MISTRAL "62" est le plus commun des MISTRAL car sera commercialisé de 1962 à 1977. Il comporte une plaque à l'adresse 27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS (Seine) avec LA SPIROTECHNIQUE en caractères gras. | ![]() Embout AQUA-STOP seconde génération commercialisé à partir de 1962.Plus de membrane phonique et surtout l'embout est désaxé afin de créer une mentonnière pour ajouter du confort. | ![]() Détendeur MISTRAL à l'adresse 27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS (Seine) avec le plus gros numéro de série que je connaisse à ce jour: le 26439. |
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![]() Document détendeur MISTRAL "62". | ![]() Tarif de Mars 1962, de LA SPIROTECHNIQUE où l'on voit entre autre le changement d'embout AQUA-STOP. | ![]() Document sur l'embout AQUA-STOP seconde génération. |
![]() Extrait catalogue de LA SPIROTECHNIQUE de 1962. |
LE MISTRAL "92"
Le 10 juillet 1964, une loi est promulguée pour réorganiser l’administration territoriale de la région parisienne. Cette réforme, qui entrera en vigueur le 1er janvier 1968, entraîne le remplacement du département de la Seine (existant depuis 1795) par Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. De même, la Seine-et-Oise est scindée en Essonne, Yvelines et Val-d’Oise, tandis que la Seine-et-Marne reste inchangée.
À partir de 1968, cette réforme impacte l’adresse figurant sur la plaque des détendeurs MISTRAL, où la mention (Seine) est remplacée par 92, donnant ainsi : “27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS 92”.
Cette version du MISTRAL est rare en bon état, car sa peinture est de qualité médiocre et sa plaque s’oxyde rapidement en milieu marin. Ce modèle est attesté entre les numéros 26863 et 33051 et ne sera commercialisé que pendant trois ans, de 1968 à 1970.
![]() Détail d'une plaque de MISTRAL "92" en bon état. | ![]() Détail de la plaque du MISTRAL "92" portant le numéro de série 26863, le plus petit numéro de série connu à ce jour. | ![]() Détail de la plaque du MISTRAL 92 avec le plus gros numéro de série connu: 33051 |
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LE MISTRAL "MARIUS AUFAN"
Au début de l’année 1970, LA SPIROTECHNIQUE quitte ses locaux vétustes de la rue Trébois à Levallois pour s’installer dans un immeuble neuf de la même commune. Ce déménagement permet de regrouper en un seul site l’ensemble des services administratifs, des bureaux d’études et des ateliers.
Officiellement, l’adresse “27 Rue Trébois Levallois” est abandonnée pour les revendeurs à partir du 1er mars 1971 (voir document ci-dessous). Une nouvelle adresse apparaît alors : “114 Rue Marius Aufan 92”, qui sera la dernière avant un tournant majeur pour l’entreprise.
En 1977, LA SPIROTECHNIQUE met fin à la production du MISTRAL et abandonne sa branche professionnelle. L’entreprise déménage alors à Carros, près de Nice, un processus qui s’achèvera en octobre 1977.
Les détendeurs portant l’adresse “114 Rue Marius Aufan 92” sont attestés entre les numéros 33342 et 39488.
![]() Détendeur MISTRAL 114 RUE MARIUS AUFAN (92) | ![]() Détail de la plaque du MISTRAL "MARIUS AUFAN" numéro 39488, le plus grand numéro de série connu à ce jour. | ![]() Document de LA SPIROTECHNIQUE avisant ses revendeurs du changement d'adresse en Mars 1971. |
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CAS PARTICULIERS DE DÉTENDEURS MISTRAL
La chronologie présentée ci-dessus concerne les détendeurs MISTRAL destinés au grand public, communément appelés MISTRAL civil.
Cependant, LA SPIROTECHNIQUE fabriquait également de petites séries sur commande pour des clients spécifiques, tels que l’armée ou l’équipe du commandant COUSTEAU.
Voici ce que j’ai pu retrouver à ce sujet.
LE MISTRAL DE L'ÉQUIPE COUSTEAU
Au début des années 80, le commandant COUSTEAU lance une nouvelle odyssée : À la redécouverte du monde.
Ses plongeurs adoptent un nouveau look : les combinaisons noires à bandes jaunes laissent place à des modèles argentés avec des bandes noires. Un nouveau scaphandre caréné fait également son apparition, équipé de quatre petites bouteilles en fibres de carbone pouvant supporter une pression de 300 bars.
Pour équiper ces scaphandres, COUSTEAU sollicite LA SPIROTECHNIQUE, qui assemble une petite série de détendeurs MISTRAL en DIN 300 bars, en utilisant un stock restant de pièces détachées.
Ces détendeurs présentent une particularité : ils portent une plaque gravée 114 RUE MARIUS AUFAN LEVALLOIS (92) sans numéro de série et sont dotés de tuyaux annelés plus longs que ceux utilisés auparavant.
![]() Boite de MISTRAL DIN conçu pour l'équipe COUSTEAU. | ![]() Détail boite de MISTRAL de l'équipe COUSTEAU avec référence 39 et D24. | ![]() Détendeur MISTRAL DIN 300 bars de l'équipe COUSTEAU. |
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![]() Détendeur MISTRAL DIN 300 bars de l'équipe COUSTEAU, une particularité sont les tuyaux annelés plus long pour permettre un plus grand confort. | ![]() Détail de la plaque, il s'agit d'une adresse 114 RUE MARIUS AUFAN (92) sans numéro de série estampillé. | ![]() Détail du volant DIN 300 bars. On remarque le marquage fait avec un autocollant jaune. |
![]() Détail du volant DIN 300 bars. | ![]() Détail du volant DIN 300 bars. On remarque le marquage fait avec un autocollant vert. | ![]() Ensemble de l'équipe COUSTEAU à LA REDÉCOUVERTE DU MONDE. Avec casque COUSTEAU argenté, détendeur et écusson de la CALYPSO et de l'ALCYONE. |
![]() Détendeur MISTRAL DIN 300 bars de l'équipe COUSTEAU. Celui-ci est neuf est n'a jamais vu l'eau. | ![]() Détail de la plaque neuve, il s'agit d'une adresse 114 RUE MARIUS AUFAN (92) sans numéro de série estampillé. | ![]() Scaphandre caréné qui remplace le RAID pour la série À LA REDÉCOUVERTE DU MONDE. Il sera remplacé au cours de l'expédition par des RAID peints en argenté suite à l'explosion d'une bouteille carbone. Heureusement sans aucun blessé! |
![]() Détail des bouteilles carbone à l'intérieur du carénage. | ![]() Photo prise de Robert Rinaldi lors du film à la REDÉCOUVERTE DU MONDE DU SILENCE en 2003, on voit en arrière plan les MISTRAL 300 bars DIN. | ![]() Photo prise lors de l'ouverture de la cage aux requins du monde du silence par Roberto Rinaldi lors du tournage en 2003 du film "à la redécouverte du monde du silence", on voit très bien le volant DIN 300 bars. |
![]() Photo prise lors de LA REDÉCOUVERTE DU MONDE, on voit les plongeurs équipés des scaphandres carénés 300 bars et des détendeurs. |
LES MISTRAL MILITAIRES
D’après les informations que j’ai pu recueillir, l’armée et la marine française ont utilisé plusieurs versions du détendeur MISTRAL, parmi lesquelles :
• Une version standard, identique à celle du commerce, sans modification particulière, juste un embout GODEL.
• Une version “militarisée”, équipée d’un embout GODEL, peinte en noir et dépourvue de plaque d’identification.
• Une version “déminage”, dotée d’une sortie située au-dessus du plongeur via un snorkel maintenu par un flotteur, avec une gamelle insonorisée grâce à un calfeutrage spécifique.
![]() Détendeur MISTRAL MILITAIRE peint en noir et avec l'embout GODEL. | ![]() Détail étrier avec une vis qui n'est pas de la marque LA SPIROTECHNIQUE. | ![]() Détails internes du MISTRAL MILITAIRE. |
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![]() Détails internes du MISTRAL MILITAIRE. | ![]() Détails internes du MISTRAL MILITAIRE. | ![]() Détails internes du MISTRAL MILITAIRE. |
![]() Détendeur MISTRAL MILITAIRE de l'armée Allemande. Photo de Pascal Guyaux. | ![]() Détendeur MISTRAL MILITAIRE DE L'ARMÉE ALLEMANDE avec un montage DIN et un raccord spécial autorisant une sortie HP. Photo de Pascal Guyaux. | ![]() Détendeur MISTRAL de la Marine nationale avec adresse 27 RUE TRÉBOIS LEVALLOIS (92),réformé du FORBIN. Il présente un embout GODEL. |
![]() Détendeur MISTRAL de la Marine nationale avec adresse 114 RUE MARIUS AUFAN (92),réformé du FORBIN. Il présente un embout GODEL. |
LE MISTRAL "MONITEUR NATIONAL"
Cette version du détendeur MISTRAL est extrêmement rare, et nous devons cette photo à Philippe ROUSSEAU. Il s’agit d’une série en édition limitée, réalisée par La Spiro à la demande de la FFESSM, qui souhaitait offrir ce détendeur aux majors de promotion des moniteurs nationaux. Bien que la période durant laquelle ce cadeau était attribué reste inconnue, il est probable que très peu d’exemplaires aient été produits… et qu’ils soient précieusement conservés par leurs propriétaires.
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chronologie et typologie des détendeurs ROYAL MISTRAL
commercialisés de 1963 à 1985
En 1963, La Spiro lance le détendeur ROYAL MISTRAL, héritier du MISTRAL 1961. Il conserve les tuyaux annelés à spires jointives ainsi que la version améliorée de l’embout AQUASTOP, introduite en 1962. Cet embout, désormais désaxé vers le haut, offre un meilleur confort grâce à la mentonnière ainsi formée. De nouveaux colliers avec vis en inox sont également conçus pour fixer les tuyaux annelés.
La gamelle du détendeur est entièrement repensée :
• Les trous ronds d’expiration sont remplacés par des ouvertures à rebords, limitant l’intrusion de corps étrangers susceptibles d’endommager la membrane.
• La plaque constructeur, désormais sans rivets, est fixée par un système de pattes repliées, similaire à celui utilisé aux États-Unis.
• À l’intérieur, le mécanisme reste identique à celui du MISTRAL, à l’exception de la buse Venturi, modifiée pour s’adapter au volume revu de la gamelle.
On distingue deux générations de ROYAL MISTRAL :
1. Première génération (1963-1979) : reconnaissable à sa plaque ornée d’une couronne.
2. Seconde génération (1980-1985) : dotée d’une plaque noire, sans l’annotation COUSTEAU-GAGNAN, arborant uniquement le logo de La Spirotechnique et son nom en jaune.
LE ROYAL MISTRAL PREMIÈRE GÉNÉRATION
![]() Détendeur ROYAL-MISTRAL première génération sans sortie HP et avec une plaque bleu marine et jaune dorée qui correspond aux premiers 10 000 exemplaires produits. | ![]() Détail de la plaque de la première génération de ROYAL MISTRAL. La première série produite en 1963 à une plaque aux couleurs bleu marin et jaune doré. | ![]() Les colliers de serrage en plastique avec vis en inox seront commercialisés de 1963 à 1971. À partir de 1972 et jusqu'en 1985 les tuyaux seront sertis avec des tie-rap ou serflex. |
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![]() Détendeur ROYAL-MISTRAL PRO avec embout métal PRO. | ![]() | ![]() |
![]() Plaque de ROYAL-MISTRAL première génération avec le colorie correspondant à la période de 1972 à 1979. | ![]() | ![]() |
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En 1963, les premiers Royal-Mistral sont commercialisés sans sortie HP pour manomètre. On les reconnaît à leur faible numéro de série (probablement inférieur à 10 000) et à leur plaque constructeur de couleur bleu marine, ornée d’une couronne jaune vif.
Une version du Royal-Mistral avec embout PRO a également été proposée, comme en témoignent les catalogues de l’époque.
Aux alentours de 1967, un changement de sous-traitant semble avoir entraîné une modification des plaques, désormais bleu-gris avec une couronne jaune plus terne. C’est aussi à cette période que La Spirotechnique décide de conquérir les marchés allemand et anglo-saxon, en développant une version DIN ainsi qu’un modèle avec siège en I (International, diamètre 17,8 mm) destiné au Royaume-Uni.
Entre 1971 et 1979, la plaque du Royal-Mistral évolue une dernière fois, adoptant un bleu cyan et une couronne jaune primaire.
À partir de 1972, dans un effort de modernisation, le Royal-Mistral est équipé d’une sortie HP en 6/100 en France. Les versions avec et sans sortie HP coexistent jusqu’en 1979.
Parallèlement, les modèles destinés aux marchés allemand et britannique reçoivent une sortie HP mâle avec un filetage impérial.
Il est possible que les dernières séries françaises aient été produites avec une sortie HP en 3/8, mais cela reste incertain. (À noter que de nos jours, le 3/8 est utilisé pour les sorties basse pression, tandis que les sorties haute pression sont en 5/16.)
LE ROYAL MISTRAL SECONDE GÉNÉRATION
![]() Détendeur ROYAL-MISTRAL seconde génération neuf, un des derniers produit. | ![]() Détail de la plaque du ROYAL-MISTRAL seconde génération. Il porte le numéro de série 58282, c'est le plus gros connu à ce jour. | ![]() Détail de la sortie HP du ROYAL-MISTRAL seconde génération. |
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![]() Lettre de LA SPIROTECHNIQUE annonçant l'abandon de la vente de pièces détachées du détendeur MISTRAL et ROYAL-MISTRAL, elle date du 3 Décembre 1991. | ![]() |
En 1980, la plaque constructeur du Royal-Mistral est totalement modifiée suite à la décision de LA SPIROTECHNIQUE de retirer la mention COUSTEAU-GAGNAN de ses détendeurs. Elle adopte le design des séries sorties en 1978, comme les modèles 20, 25, 40 et 50.
Cette version, souvent appelée seconde génération ou “Black Label” outre-Atlantique, est censée avoir été produite uniquement avec une sortie HP 3/8. Cependant, un exemplaire équipé d’une sortie 6/100 a été retrouvé. S’agit-il d’une modification artisanale ou d’une production exceptionnelle de LA SPIROTECHNIQUE pour répondre à une demande spécifique ? Difficile à dire.
Ce modèle sera le dernier Royal-Mistral commercialisé. En 1985, sa production est arrêtée, jugée trop coûteuse et techniquement dépassée face aux nouveaux détendeurs à embout buccal. Finalement, en décembre 1991, LA SPIROTECHNIQUE cesse définitivement la vente de ses pièces détachées, marquant ainsi la fin d’une époque.